Voila un groupe tres connu maintenant mais qui vient de Dijon:
Jamait à fleur de plume...
Les émotions à fleur de peau, Jamait ne renie rien de ces origines populaires, et y puise au contraire le goût des rencontres. Des musiciens issus du monde de la musique pour les uns ou de l'usine pour les autres comme Yves Jamait et Marc Descloitres (basse). La musique et les textes se glissaient entre 35 heures et congés payés.
Laurent Delort (guitare acoustique) et Christophe Marozzi (accordéon) ont sillonné la route tumultueuse et variée du métier de musicien, et sont devenus imbattables pour passer d'un style musical à l'autre.
Autre instrument, autre ambition : Hervé Faisandaz a troqué sa PME pour une batterie "à jamais pour toujours".
Les rencontres de ces destins différents ont donné une unité particulière aux chansons de Jamait. Le style de Jamait se définit plus par un univers de vie partagé que par le genre musical. Yves Jamait, chanteur, auteur, compositeur et réalisateur des illustrations de l'album, puise l'inspiration de ses textes au coeur de la vie quotidienne. Angoisse existentielle des veilles de lundi, joies et déchirements amoureux, coups de gueules sur la société défilent au gré des sentiments de l'auteur. Yves Jamait insiste sur ce point : il n'est pas un chanteur engagé. Il écrit au fil de ses impressions sur tout ce qui fait la vie : un jour l'amour, l'autre le travail, mais toujours, toujours, ce qu'il y a au creux du ventre.
Les rencontres artistiques se font aussi autour du pinceau et de la plume de Jamait. Guidé par son goût du théâtre, Yves rencontre Didier Grebot (Comédien dans les 26000 couverts, metteur en scène du Quartet Buccal et compositeur de musique de théatre et de cinéma dont L'origine du monde de Jérome Enrico) qui devient le metteur en scène du spectacle. Il y introduit entre autres des décors qui donnent une certaine patine hors du temps. La vieille lampe de salon, les tapis sous les instruments, la guirlande de lampions s'assemblent tant à la casquette et au costume de Jamait qu'au sépia du livret de l'album, comme une vieille photo qui ne nous quitterait pas. Jamait, c'est encore la rencontre avec les lumières de Jean-Jacques Ignart (Théâtre de l'Artifice, Théatre de l'Index, CDN Bourgogne, Théatre Machine de Stephane Braunschweig) qui les fait danser sur les chansons par guirlandes, semblants de feux de Bengale ou de vieux réverbères, ou enfin celle avec d'autres musiciens et artistes que le groupe n'hésite pas à inviter en concert.
Sur scène et sur l'album, Jamait s'éraille la voix, s'extirpe les mots nés au fond des entrailles, fait grincer les dents et verser les larmes, mais ne se départit pas non plus de la gaieté des bals populaires, de cette douce lumière des souvenirs d'enfance en noir et blanc devenus jaunis. À la lumière du pourpre, Jamait ravive les émotions. De valses tristes en clin d'oeil de java, un autre rock'n roll y résonne.
Au bout du compte, de la rencontre des membres du groupe à celle du spectacle et de l'album avec le public, Jamait se caractérise par une chose : populaire il est né, populaire il veut rester, dans la chanson et dans le reste. Voyager de rencontres en rencontres, sans jamais en perdre sa casquette !
paroles plus quelques extraits